C'est à partir de cette liste que commenceront les ennuis d'André Bernard.
Homme politique, André Bernard, s'il est apprécié du roi, de ses pairs et de la population bordelaise, l'unanimité n'est pas possible et une personne mal intentionnée, profite qu'il possède une "petite terre" à Cénon, quartier Bastide sur la rive droite de la Garonne, où il ne met jamais les pieds, pour l'inscrire sur la liste des émigrés. Le bien est mis sous séquestre et loué au profit de la nation. Je ne sais quand et comment André Bernard eut connaissance de son inscription sur la liste des émigrés et de la séquestration de ce bien, mais il envoya une "pétition" au directoire du district de Bordeaux pour obtenir sa radiation de la liste et la main levée sur ce bien.
Le 17 juillet 1791, sur le Champ de Mars, à Paris, les gardes de La Fayette fusillent des républicains qui demandaient la déposition du roi.
Le 1er octobre 1791, la première Constitution française entre en application. Elle inaugure une monarchie constitutionnelle, le pouvoir législatif est confié à une Assemblée du même nom.
Au club des Jacobins s'ouvre un débat sur l'opportunité d'une guerre contre les " despotes " européens. Il va déboucher sur une lutte à mort entre deux clans politiques :
Le 23 mars 1792, Louis XVI appelle les Girondins au gouvernement. Comme le roi, mais pour des raisons opposées, ceux-ci aspirent à la guerre contre l'Autriche. Ils souhaitent exporter les idées révolutionnaires à travers l'Europe ; quant au roi, il souhaite secrètement la défaite des armées françaises afin de rétablir son pouvoir absolu avec l'appui des armées étrangères.
L’Assemblée nationale considérant les émigrés comme des traîtres à la Patrie, vote la loi du 8 avril 1792 sur la confiscation des biens de ceux qui étaient absents du territoire depuis le 1er juillet 1789, biens dont la vente est décidée en septembre de la même année. Une première liste officielle est alors dressée.
L'hostilité envers Louis XVI grandit chez les Parisiens. Le 10 août 1792, la foule envahit les Tuileries et en massacre ses défenseurs. Le roi et sa famille sont alors enfermés dans la prison du Temple. C'est la fin d'une monarchie millénaire !
Le 2 septembre, plus d'un millier de prisonniers soupçonnés d'être monarchistes sont massacrés par les sans-culottes à l'instigation de Marat.
Convention nationale (1792 – 1795)
Après la victoire de Valmy (20 septembre 1792) l'assemblée de la Convention se réunit pour la première fois. Le lendemain, les députés proclament l'abolition de la monarchie et le 22 septembre 1792, ils décident sur une proposition de Georges Danton, que désormais, les actes publics seront datés de « l'An I de la République ».
Les Girondins, adeptes d'un pouvoir décentralisé, auraient souhaité arrêter le cours de la Révolution.
Les députés mettent le roi en accusation. Son procès réveille l'opposition entre les deux clans politiques (les Girondins et les Montagnards.)
Les Montagnards obtiennent la condamnation à mort du roi. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné en place publique.
Les ennuis commencent :
Le document ci-dessous, est le premier du dossier d'émigré d'André Bernard, qui se trouve aux Archives Nationales, site de Pierrefitte, Police générale. Les Émigrés de la Révolution française sous la cote : F/7/5130.
Il s'agit du courrier accompagnant la pétition d'André Bernard, envoyée au Directoire du district et qui la renvoie au receveur des Domaines du bureau de la Bastide avec ses remarques.
La pétition d'origine, peut être datée de fin décembre1792, début janvier 1793, n'est pas dans le dossier, mais est bien résumée par le receveur des domaines de Bordeaux.