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Vicomte André Bernard du Hamel

Noble, homme politique, André Bernard que la vie n'a pas épargné, subit aussi les affres de la révolution.

1ère PARTIE



Le Vicomte André Bernard du Hamel est une figure historique associée à la ville de Bordeaux. En tant que premier jurat gentilhomme et Lieutenant de Maire perpétuel, il a joué un rôle important dans l'administration municipale de Bordeaux. Son titre de lieutenant de maire perpétuel indique qu'il avait une position significative dans la gouvernance de la ville.

Son appel à Versailles pour l'Assemblée des Notables témoigne de son influence et de son engagement dans les affaires politiques de son temps. Ces assemblées étaient des réunions de représentants des différentes classes sociales, convoquées à Versailles par le roi pour discuter des questions importantes, notamment fiscales.

Les conséquences de la Révolution pour la famille d'André Bernard du Hamel ont été nombreuses et significatives :

Ces événements montrent les difficultés et les épreuves que la famille d'André Bernard du Hamel a dû traverser pendant la période révolutionnaire.


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André Bernard Duhamel naît à Bordeaux le 12 juin 1720, d'André du Hamel IIème du nom et d'Anne-Marguerite-Thérèse de Barret.

Il se marie en premières noces le 30 novembre 1745 à Guiche (64), avec Marie-Monique de Biaudos. Le 15 janvier 1746 leur naît un fils, André. Elle ne profite pas longtemps de sa maternité, elle décède à Bayonne le 10 septembre 1746, et est inhumée dans l'église de Guiche (64) le même jour. Leur fils la rejoindra un an plus tard, il décède chez ses grands parents à Biaudos le 8 septembre 1747.

Le 15 avril 1749, il épouse en secondes noces, en la chapelle de l'évêché de Bayonne, Rose-Marie de la Ferrière.
Vers 1758, Rose-Marie de la Ferrière décède sans postérité.

Le 25 septembre 1758, par acte passé en la même ville de Bayonne, il vend par procureur, ce qui laisse présager qu'il est revenu vers Bordeaux, à Jean Benjamin de Moracin, écuyer, la terre et la baronnie de Ramouzens (Gers, comté de Fézensac).

La considération dont sa famille jouit à Bordeaux depuis son arrivé de Picardie, le fait porter sur la liste des candidats gentilshommes que le conseil municipal de cette ville présente tous les deux ans au roi, et dans laquelle S. M. choisit les jurats d'après les privilèges de Bordeaux. Il est nommé jurat gentilhomme de Bordeaux en 1763.

André Bernard et Angélique de Brivasac, sa cousine germaine, souhaitant se marier, ils rédigent, en septembre 1765, une demande de dispense adressée au pape Clément XIII.
La supplique ayant été entendue , la procédure de dispense est lancée. (Voir les documents de la procédure)

Le 21 décembre 1765, il contracte, à Bordeaux, un troisième mariage avec Angélique de Brivasac.
Elle meurt sans enfants, le 5 mars 1767, dans sa maison à Bordeaux et est inhumée, le lendemain, dans l'église du couvent des Cordeliers.

En 1769, il est reconduit comme jurat gentilhomme de Bordeaux.

Le roi Louis XV en témoignage de sa haute satisfaction, du zèle et des lumières que le vicomte du Hamel a déployé dans les fonctions de premier jurat gentil homme de Bordeaux, l'investit, par lettres patentes du 2 juin 1772, de la lieutenance de maire de cette ville, vacante par la démission du vicomte de Ségur-Cabanac, lieutenant-général des armées du roi.

C'est en cette même année qu'il s'inscrit sur les tableaux d’une loge maçonnique bordelaise. Quelques années plus tard, en 1781, la Française d’Aquitaine, loge issue d’une scission avec la Française, propose au vicomte Duhamel la charge de vénérable d’honneur de cette nouvelle loge. Sa charge de Lieutenant de maire n’interfère pas avec son activité maçonnique qui semble toutefois relativement limitée. En le faisant son vénérable d’honneur, la Française d’Aquitaine recherche un patronage prestigieux afin d’assurer sa stabilité et sa légitimité sur l’Orient bordelais.

N'ayant point d'enfant vivant de ses trois précédents mariages, il épouse en quatrième noces, sous les qualifications de très haut et très puissant seigneur, vicomte de Castets, baron de Barie et de Lados, lieutenant de maire de la ville de Bordeaux. Un contrat de mariage est signé le 21 mars 1773, au château de Versailles, de l'agrément du roi et en présence de LL. A.RR. (Leurs Altesses Royales) Monsieur le Dauphin et Madame la Dauphine, messeigneurs les comtes de Provence et d'Artois, et des princesses leurs épouses, de mesdames Clotilde et Elisabeth, leurs sœurs, et de mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie, leurs tantes paternelles, tous enfants de France, très haute et très puissante dame Guionne-Emilie le Gentil de Paroy, chanoinesse du chapitre noble de Montigny, baptisée le 3 janvier 1754, fille de très haut et très puissant seigneur messire Gui le Gentil, chevalier, marquis de Paroy, lieutenant pour le roi des provinces de Champagne et de Brie, grand-bailli héréditaire des villes et comtés de Provins et Mottereau, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, ancien lieutenant au régiment des gardes françaises, et de très-haute et très-puissante dame Louise-Elisabeth de Rigaud de Vaudreuil.
La cérémonie a lieu à Paris, le 23 mars 1773, en l'église Sainte Marie de la Madeleine La Ville L'Evêque, actuelle église de la Madeleine.

Il est si dévoué aux intérêts de sa ville, et met une telle activité désintéressée dans l'exercice de ses fonctions administratives, que les jurats de Bordeaux, pour lui donner un témoignage public de leur attachement, dès qu'ils surent que madame Duhamel allait être délivrée, allèrent lui annoncer la résolution qu'ils avaient prise de faire présenter leur enfant au baptême par la ville de Bordeaux.
Armand-Claude-André-Bordeaux du Hamel, nait le 24 janvier 1774, baptisé le lendemain en l'église métropolitaine et primatiale Saint-André. On donne à l'enfant le nom de comte d'Ornon, du nom d'une terre située à dix kilomètres de Bordeaux appartenant aux jurats depuis plusieurs siècles. L'enfant fut ensuite ramené chez lui, dans une chaise à porteur escortée de six soldats du guet.

En 1774, Il tente de modérer M. Esmangart, intendant de Guyenne, qui s'oppose au Parlement de Bordeaux. Celà lui vaudra, après une campagne de calomnies, le 11 décembre 1774, l'exil à Fontenay en brie.
Il sera obligé de porter cette affaire devant le roi, Louis XVI, pour obtenir réparation. (voir les détais)

Le titre de comte d'Ornon n'est pas porté longtemps ; le filleul de la ville de Bordeaux meurt le 27 août 1775.
Le couple aura deux autres enfants :

Etats généraux et Assemblée constituante (1789 – 1791)

Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI et Necker ouvrent solennellement les états généraux. Louis XVI n'a plus d'argent en caisse et a besoin de l'accord des représentants des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) pour lever de nouveaux impôts et réformer ceux existants).

André Bernard est député, en tant que chef municipal de la ville de Bordeaux, aux Assemblées des Notables en 1787 et en 1788, qui se tiennent à Versailles. Il s'y fit remarquer par ses idées monarchiques.

Le 17 juin 1789, les députés s'autoproclament Assemblée Nationale puis font serment de ne pas se séparer tant qu'ils n'auront pas donné une constitution à la France. Ils souhaitent ainsi mettre un terme à l'autoritarisme royal et établir une monarchie parlementaire.

Nous voilà au seuil d'une aire nouvelle

À Paris, des rumeurs font craindre une intervention des troupes contre la capitale. Le 14 juillet 1789, des émeutiers prennent d'assaut la Bastille, symbole de l'arbitraire royal aux yeux des Parisiens.

Face aux troubles qui s'étendent, le roi reste passif. Son frère, le comte d'Artois, futur Charles X, prend quant à lui la mesure de l'événement et quitte la France sans attendre. Il est suivi dans l'émigration par d'autres nobles.

Le 26 août 1789 est votée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Cette Déclaration de 17 articles commençant par cette phrase mémorable et impensable sous l'Ancien Régime : « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits... ».

Les journaux se multiplient ainsi que les clubs où débattent avec passion les sans-culottes (on appelle ainsi les gens des quartiers populaires, révolutionnaires intransigeants qui portent un pantalon et non une culotte de soie comme les bourgeois et les aristocrates). Le plus célèbre est le club des Jacobins, dont Robespierre devient président le 31 mars 1790.

Dès les premières années de la Révolution, de nombreux Français quittent clandestinement la France pour les pays d’Europe et d’Amérique, abandonnant leurs biens. Ce sont essentiellement des aristocratiques et des contre-révolutionnaires. Cette émigration volontaire, s’organise autour du Comte d’Artois, avec la ferme intention de rétablir la Monarchie par les armes.


Le 24 avril 1790, la suppression du parlement de Bordeaux est prononcée par décret, André Bernard perd ses fonctions de lieutenant de maire. (Historie de la Terreur a Bordeaux, bas de page 50 du PdF, d'Aurélien Vivie)

Monarchie constitutionnelle et chute de la royauté (1791 – 1792)

Le 21 juin 1791, Louis XVI tente avec sa famille de rejoindre des troupes fidèles afin de rétablir son autorité. Mais il est arrêté à Varennes et ramené à Paris. Dès lors, la ferveur monarchiste des Français commence à s'effriter et nombreux sont ceux à l'accuser de trahison.




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