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Sommaire :

 ➤ Les herbiers
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Les éléments suivants, de la faune et de la flore, décrivent des rencontres que vous ferez lors de vos plongées mais ils ne représentent qu'un échantillonnage choisi arbitrairement.

Vous croiserez certainement d'autres représentants de cette faune et de cette flore que vous pourrez certainement identifier sur les sites qui m'ont aidé à réaliser cet article, notamment sur le site de la FFESSM.

Les herbiers

NOTE : Informations tirées du Livret "propositions" pour un parc naturel marin en Martinique de l'Agence Française pour la biodiversité.

Les herbiers de la Martinique sont naturellement constitues de magnoliophytes, des plantes a fleurs qui s'installent principalement dans des zones calmes et peu profondes, sur des sédiments nus, sableux ou vaseux.

Ces prairies sous-marines couvrent près de 50 km2, et sont principalement localisées sur le littoral sud de l'Ile, de la baie de Fort-de-France à La Trinité. Elles sont constituées de cinq espèces autochtones, dont deux dominent : l'herbe à tortue (Thalassia testudinum) et l'herbe à lamantin (Syringodium filiforme). Une troisième plante à fleurs marine présente localement sur de grandes surfaces est l'espèce invasive Halophila stipulacea, originaire de la mer rouge. Observée pour la première fois en Martinique en 2006, elle a probablement voyagé par bateau, prise au piège dans les réservoirs d'eau de mer utilises pour stabiliser les navires ou arrachée par une ancre. Elle est depuis devenue l'espèce dominante des herbiers de la cote nord-caraïbe.


Une biodiversité importante est associée à cet habitat. Soixante-cinq espèces de poissons y ont été recensées, dont des poissons perroquets, des poissons chirurgiens, des poissons flutes, des poissons trompettes ou encore des serpentines, qui malgré les apparences sont bien des poissons et non des serpents de mer. On y trouve ainsi de nombreuses espèces emblématiques ou protégées, tels les hippocampes et les syngnathes, le lambi (Lobatus gigas), l'oursin blanc (Tripneustes ventricosus) et la tortue verte (Chelonia mydas).

Parmi les menaces qui pèsent sur cet écosystème en Martinique, on peut citer les destructions physiques, la dégradation de la qualité de l'eau qui se charge de polluants et de matière organique et conduit a l'envasement des fonds, le développement des algues et la prolifération de l'espèce invasive Halophila stipulacea.

Un herbier en bon état de santé se définit ainsi par un faible degré d'envasement, par l'absence d'algues et par la présence des espèces Thalassia testudinum ou Syringodium filiforme. En Martinique, seuls 12 % des herbiers sont considérés "en bon état", et 1 % "en très bon état".

Les coraux

Les coraux sont constitués de colonies d'animaux, les polypes, qui vivent grâce à la présence dans leurs tissus d'algues symbiotiques microscopiques, les zooxanthelles. Si toutes les espèces de coraux construisent des colonies calcaires, toutes n'édifient pas des récifs coralliens. Ainsi, sur la côte nord caraïbe, les coraux ne forment souvent qu'un placage sur les fonds rocheux ou les éboulis. Les coraux, et les organismes qui leur sont associés, constituent les communautés parmi les plus complexes et les plus diversifiées de la planète. Ces écosystèmes accueillent ainsi près du quart des espèces marines connues à ce jour.

Les récifs et les communautés coralliennes, sont une oasis de biodiversité.

Les inventaires conduits en Martinique ont montré la présence de quarante-sept espèces de coraux, toutes endémiques de la mer des Caraïbes. Quatre d'entre elles sont protégées au titre du protocole SPAW (Specially Protected Areas and Wildlife) mis en place dans les pays de la Grande Région Caraïbe qui ont ratifié la convention de Carthagène.


Il s'agit du corail corne de cerf (Acropora cervicornis) et du corail corne d'élan (Acropora palmata), également classés par l'Union internationale pour la conservation de la nature en "danger critique de disparition" ainsi que du corail étoile (Orbicella annulatis) et du corail étoile massif (Orbicella faveolata), classés en "danger de disparition" par l'UICN.

En Martinique, les récifs et les communautés coralliennes couvrent une superficie d'un peu moins de 56 km2. Ils sont principalement répartis sur la côte atlantique, sur la côte sud entre Le Diamant et Sainte-Anne et dans la baie de Fort-de-France.

La grande hétérogénéité spatiale des communautés coralliennes, constructrices ou non de récifs, offre à de nombreuses espèces des abris et des sources de nourriture variés. Pour se développer, les coraux ont besoin d'un fond dur, d'une eau limpide et d'une température comprise entre 18°C et 26°C. Ils sont affaiblis par le réchauffement climatique et l'acidification des océans et peuvent subir des destructions lors des cyclones. Les apports excessifs en nutriments et en particules fines leur sont néfastes. L'état écologique des récifs coralliens est donc un bon indicateur de la qualité des masses d'eau côtières, même si l'effet précis des polluants sur leur état de santé est encore mal connu.

Le suivi de l'état de santé des récifs et communautés coralliennes de la Martinique montre que plus de 80% d'entre eux sont dégradés et qu'une réduction de leur surface a été observée.


Avec des colonies pouvant atteindre jusqu'à quatre mètres d'envergure et deux mètres de hauteur, le corail corne d'élan (Acropora palmata) joue un rôle important dans la construction et la structuration des récifs.